l'homme serpent
C'était un soir de la coupe du monde de foot (ça y est, vous avez déjà oublié ;) On était à l 'étranger .
Quand on est à l'étranger ça represente autre chose d 'etre français .Je m 'étais laissé entrainer avec des compatriotes à la folie footballistique .O le ballon rond, je m'en moquais, c'étais l 'ambiance qui était bien .Nous etions sortis ,le soir pour voir ce fameux match ,cherchant un écran en ville .Il faisait chaud , il faisait toujours chaud la bas .L'air était trés pollué , presque irrespirable .C'est trés epprouvant , cette chaleur, cette moiteur ,les rues sales, les trottoirs défonsés .Il y a ,dans cette ville riche d 'histoire, saturée d 'odeur et de bruits, dans cette ville à l 'architecture extravagante ,inorganisée ,un ilot de modernité surprenant et ridicule .
C'est le centre ville, comme ils l 'appellent la bas, une sorte de pastiche de centre ville européen avec de larges trottoirs, rues pietonnes, boutiques de luxe et terrasses de café .Ce n'est pas du tout representatif du pays , c'est comme une verrue dans la ville .Une verrue de luxe .
La bas ,toute la jeunesse branchée et bourgeoise se donne rendez vous, portant avec ostentation lunettes de soleil de marque ,portables derniers cris et tous les accéssoires derniere mode .Mème les femmes voilées de noir venue d 'Arabie Saodite pour dépenser les dollars de leurs richissimes maris ,recherchent le petit plus qui fera la difference, les tissus les plus onéreux , les lunettes les plus luxueuses .Leur crenaux est étroit , la richesse ostentatoire emprunte des signes infimes mais significatifs .
J'étais donc la bas, ce soir là , on cherchait une place en terrasse devant l 'un des innombrables écrans plats ,fixés à mème la rue .
Un homme soudain, capta mon attention .C'est sa démarche qui attira mon regard .Cet homme, ne marchait pas, cet homme ondulait .Il etait trés grand , trés mince, fin comme une lame , et quand il se déplaçait il fendait l'espace comme une lame, ou comme un serpent qui ondulerait .Il était jeune, portait une trés fine moustache comme celle des danseurs de tango .Il aurait pu etre un danseur de tango, un argentin .Qui sait ?peut etre l'était il ?.Il ondualit donc et fumait , fumait une cigarette placée au bout d 'un portecigarette .
Il m'avait impressionné, il me paraissait comme une apparition d 'un autre age, mystérieuse et délicieusement démodée ,dans cette ville surprenante, cosmopolitite et vibrante .
quatre ou cinq jours aprés, je ne me souviens plus exactement ,et ça n 'a pas d 'importance, la guerre éclatait .Le souvenir de cet homme m 'est resté en tète jusqu'à present .Quand je le revois, je me rappelle de l'ambiance ,de l 'effervescence de cette soirée là .