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18 septembre 2006

L'ame d 'un bourreau .

Ils se faisaient face , l 'un à l'autre à chaque bout de la table chargée de victuailles .Il y a quelques minutes encore, les convives, nombreux ,amis ,frères et soeurs, neveux et nièces ingurgitaient joyeusement les nourritures préparées par la maitresse de maison ,plaisantaient, s 'apostrophaient .Cela avait toujours été comme cela .Ces repas qu 'il trouvait interminables mais que sa femme appréciait par dessus tout .Elle aimait voir la famille reunie, elle aimait cuisiner pour vingt ou trente personnes .Elle aimait etre utile , glorifiée .Elle aimait etre centrale .Elle aimait résoudre les problèmes .

Et lui , dans tous ça .Lui il était l 'époux ,un peu silencieux, un peu taciturne .On disait de lui en plaisantant qu 'il était peu sociable .Cela était un fait admis, une sorte d 'étiquette bien collée .Il y avait presque cru , en plus .Il s 'était dit , "oui je ne suis peut etre pas sociable, c'est pour cela que ces reunions me barbent autant ."

Et puis il y avait eu un bouleversement dans cet ordre bien établi ces repas dominicaux ,fastidieux et répétitifs :une rencontre .

Il ne l 'avait pas cherché ,pas provoqué , elles étaient venues à lui .Elles : la rencontre , elles: cette femme.

Il s 'était vu transformé, lui qui ne décrochait plus un mot, s 'était remis à parler ,à rire .Parfois il laissait son regard flotter dans le vide, saisi par une pensée profonde ,au dessus du journal ouvert .Sa femme ne manquait pas de capter ce flottement et s 'empressait de lui demander à quoi il pensait ."A rien " repondait il rapidement et invariablement , le nez à nouveau plongé dans le quotidien .

Sa femme lui avait dit : "tu as changé ". Elle s 'affolait .Il lui échappait, elle ne saurait dire comment mais il lui échappait .

Ils se faisait face maintenant , elle pleurait dans son assiette . Cela lui avait pris d 'un coup , il ne l'avait pas prémidité, d' un coup , d 'un seul il eu le courage de lui dire, devant tous les invités qu 'il allait la quitter .Il avait senti ,dans une sorte de prémonition que si il ne le faisait pas à cet instant précis, il ne le ferait jamais .

Tous le monde avait quitter la table, génés ,les laissant s 'expliquer .Cela avait fait un grand brouhaha de chaises poussées , de raclement de gorges, de petites toux assourdies et réprimées dans des poings serrés .Les assiettes à demi pleine ,gisaient sur la table dans un désordre pénible .

Elle lui jetait à present un regard plein de douleur , plein de colère .Pourquoi ?criat -elle

il repondit calmement, :-"je ne pouvais plus "

-"tu ne pouvais plus quoi , reprit elle rageusement , je ne t'ai pas soigné, je ne t'ai pas aimé ?qu'ai je fait qui t'a déplu , ou n 'ai je pas été à la hauteur ?

-"Tu as été parfaite , mais je ne pouvais plus , répondit- il "

Il n 'arrivait pas à dire autre chose, il se sentait vide .Il n 'arriverait surement jamais à lui expliquer, elle allait surement le hair jusqu'à la fin de ces jours, se drapant dans une dignité offensée .Il ne pouvait plus supporter son visage larmoyant , ses regards de détresses interrogateurs .Il se leva de table, traversa le vestibule .Il l'entendait sangloter .Il traversa le jardin .Les invités étaient là ,assis , formant de petits groupes .Personne ne lui adressa la parole .Un silence impressionnant .Un silence réprobateur .Déja sa belle soeur se précipitait dans la maison pour consoler la victime .

Il se sentait l'ame d 'un bourreau .

percer le cocon : ça pourrait donner ça .Pas facile non plus ...

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